De nombreux procrastinateurs sont conscients de leur comportement et savent qu’il est mauvais pour eux, mais continuent à le faire même s’ils veulent arrêter. Par conséquent, si vous êtes un procrastinateur, il est important de bien appréhender ce qui explique votre comportement actuel car pour vaincre la procrastination, il faut d’abord bien en comprendre les causes.
Dans cet article, vous verrons les causes majeures de la procrastination, telles qu’elles ont été déterminées par des décennies de recherche.
1 – Que disent les recherches sur les causes de la procrastination ?
Dans la section suivante de l’article, nous verrons en détail chacune de ces causes. Mais avant cela, il est important de donner quelques précisions.
Notons premièrement que les gens procrastinent généralement pour différentes raisons. Par exemple, une personne peut procrastiner uniquement parce qu’elle est anxieuse. Une autre procrastinera en raison d’une combinaison de perfectionnisme, d’objectifs abstraits et de gratification différée. Par ailleurs, une même personne peut procrastiner pour différentes raisons, à différents moments et dans différentes circonstances, et toutes ces différences se reflètent parfois dans le type de procrastination que les gens pratiquent.
Deuxièmement, de nombreuses causes de la procrastination sont liées entre elles. Par exemple, la dépression peut entraîner un manque d’énergie, qui peut exacerber l’anxiété, laquelle peut augmenter l’aversion pour une tâche, ce qui peut entraîner la procrastination en raison de la priorisation de l’humeur à court terme.
2 – Les causes majeures de la procrastination
Après avoir listé les causes majeures de la procrastination dans la section précédente, voici venu le moment de les voir en détail.
La priorité donnée à l’humeur à court terme
Les gens procrastinent parfois parce qu’ils donnent la priorité à leur humeur à court terme plutôt qu’à leur réussite et leur bien-être à long terme. Par exemple, un étudiant peut remettre à plus tard un devoir important qu’il trouve stressant, car cela lui permet de se sentir mieux à court terme.
Ce phénomène se produit principalement lorsque les gens reportent l’exécution d’une tâche qui, selon eux, leur causera des émotions négatives. Cependant, cela peut également se produire lorsque les gens reportent quelque chose à plus tard pour créer, augmenter ou prolonger des émotions positives. C’est généralement ce qui se passe lorsqu’on privilégie par exemple des alternatives divertissantes comme les réseaux sociaux ou d’autres loisirs numériques.
La priorité donnée à l’humeur est une forme de réparation de l’humeur. Elle est étroitement associée aux concepts de retard hédoniste (reporter des choses en raison de la priorité accordée aux activités agréables ou du manque d’intérêt), de gratification instantanée (préférer les choses qui sont immédiatement satisfaisantes même si cela présente des inconvénients à long terme) et de principe de plaisir (tendance à rechercher les activités agréables et à éviter les activités désagréables).
L’aversion pour la tâche
Une tâche peut être considérée comme aversive (c’est-à-dire désagréable) pour de nombreuses raisons, notamment parce qu’elle est frustrante, ennuyeuse, monotone ou incertaine (par exemple, parce que ses instructions sont incomplètes ou peu claires).
La peur et l’anxiété
Les gens peuvent être anxieux ou avoir peur de beaucoup de choses, comme l’échec ou une évaluation négative par les autres. Ces inquiétudes sont souvent – mais pas toujours – irrationnelles, par exemple parce qu’elles sont injustifiées ou exagérées.
Se sentir dépassé
Les gens peuvent se sentir dépassés pour de nombreuses raisons, par exemple parce qu’une tâche semble trop difficile ou comporte trop d’éléments, ce qui peut entraîner des problèmes comme le fait de ne pas savoir par où commencer ou de se sentir paralysé par l’énormité apparente de ce qu’il faut faire.
Le perfectionnisme
Cette attitude est parfois associée à un désir ou à une intention de poursuivre une meilleure option plus tard, par exemple lorsqu’une personne tarde à commencer à faire de l’exercice physique à la maison parce qu’elle prévoit de s’inscrire dans une salle de sport, même s’il serait préférable pour elle de commencer à faire de l’exercice physique maintenant.
La gratification retardée
Un délai plus long peut affecter de manière plus importante la valeur des résultats, mais cette association tend à se stabiliser, car plus une gratification est éloignée dans le temps, moins un délai supplémentaire a d’importance. Par exemple, cela signifie que la différence entre un retard d’un jour et d’une semaine entraîne généralement le même résultat qu’un retard d’une semaine et de deux semaines.
La faible motivation
Divers problèmes peuvent réduire la motivation des gens, notamment :
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Des résultats de faible valeur ;
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La gratification retardée ;
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Une faible espérance d’obtenir des résultats positifs (par exemple, en raison d’une faible auto-efficacité, ou d’une faible croyance en sa propre action et en sa capacité à contrôler les résultats).
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La perception de l’incapacité d’influencer les résultats (par exemple, en raison d’un sentiment d’impuissance et du fait que seule la chance compte).
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La difficulté à associer les tâches à leurs résultats ;
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Les résultats et les actions ne sont pas alignées avec nos valeurs personnelles ;
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La faible motivation pour l’accomplissement c’est-à-dire un faible désir inné de poursuivre des objectifs.
Plus les gens pensent qu’un effort est nécessaire et plus ils sont réticents à le faire, plus ils sont susceptibles de remettre à plus tard.
L’inertie
L’inertie est la tendance des gens à continuer à faire ce qu’ils font déjà, ce qui peut les amener à continuer à procrastiner une fois qu’ils ont commencé. Par exemple, si quelqu’un sort pour voir ses amis alors qu’il devrait étudier, l’inertie peut l’inciter à continuer de remettre à plus tard, car pour étudier, il devra aussi rentrer chez lui, ce qui demande un effort supplémentaire.
Les objectifs abstraits
Les objectifs concrets sont particulièrement efficaces lorsqu’ils sont associés à un plan d’action, comme “aller à la salle de sport le lundi, le mercredi et le vendredi juste après le travail, et passer au moins 20 minutes à courir sur le tapis de course à chaque fois”.
Les biais cognitifs
Voici quelques exemples qui peuvent entraîner la procrastination :
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Le biais d’optimisme peut conduire à la procrastination si une personne suppose à tort qu’elle ne rencontrera aucun problème en travaillant, ce qui l’incite à tort à retarder le démarrage jusqu’à la veille de l’échéance. Cela est lié à l’erreur de planification, qui se produit lorsqu’une personne sous-estime le temps qu’il lui faudra pour accomplir une tâche future, tout en sachant que des tâches antérieures similaires ont pris plus de temps que prévu.
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L’effet d’entraînement peut rendre une personne plus susceptible de procrastiner si elle voit ses pairs le faire.
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L’autolimitation morale peut inciter quelqu’un à remettre à plus tard une tâche s’il vient d’agir d’une manière qu’il perçoit comme positive, par exemple lorsqu’il se sent à l’aise de remettre à plus tard sa séance de sport parce qu’il a suivi correctement son régime alimentaire plus tôt dans la journée.
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La paralysie de l’analyse (ou paralysie du choix) peut amener quelqu’un à remettre à plus tard sa décision, si son indécision l’oblige à trop réfléchir à la situation chaque fois qu’il essaie de choisir. Cette situation peut être exacerbée par de nombreux facteurs, comme une surcharge de choix due à un trop grand nombre d’options.
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Le biais de projection peut encourager les cycles de procrastination, par exemple si une personne se sent motivée juste avant de s’endormir et qu’elle est sûre d’être aussi motivée le lendemain, ce qui l’empêche de se préparer adéquatement à la procrastination à venir.
Ces problèmes sont souvent dus à des problèmes sous-jacents de régulation des émotions. Par exemple, si une personne a peur d’une tâche parce qu’elle doute de sa capacité à l’accomplir, elle peut se convaincre que la tâche est plus facile qu’elle ne l’est en réalité, afin de protéger ses sentiments à court terme.
Des traits de caractère problématiques
En outre, divers autres traits problématiques peuvent favoriser la procrastination, notamment la propension à l’ennui, la sensibilité au retardement des résultats, l’impatience, la paresse, le manque de persévérance, l’insécurité, le manque de confiance en soi et le manque de compassion envers soi-même.
Une faible énergie
Un manque d’énergie peut être causé par divers problèmes, comme le manque de sommeil, l’épuisement professionnel, l’épuisement émotionnel, etc.
Une faible capacité de maîtrise de soi
Divers problèmes peuvent conduire à une faible maîtrise de soi, comme une prédisposition génétique ou encore l’épuisement.
Un environnement problématique
De nombreux autres aspects de l’environnement et de la situation d’une personne peuvent favoriser la procrastination, comme le désordre, les horaires de travail décalés, les directives peu claires, le travail non structuré, une mauvaise adaptation à l’organisation, etc.
Conclusion