Le perfectionnisme, intrinsèquement exigeant, suscite des questionnements profonds quant à la façon de le dompter et d’en optimiser les aspects positifs.

Dans cet article, nous plongerons au cœur de ce trait de personnalité, en explorant ses différentes caractéristiques. Nous analyserons non seulement comment le perfectionnisme peut entraver la productivité, mais aussi comment il peut être canalisé de manière constructive.

Nous verrons des stratégies concrètes pour surmonter les défis associés au perfectionnisme, offrant ainsi un mini-guide pratique vers un équilibre plus sain entre l’exigence de qualité et le bien-être personnel.

1 – Qu’est-ce que le perfectionnisme ?  

On parle de perfectionnisme lorsqu’une personne se comporte comme si la perfection existait et devait être atteinte.

Une personne perfectionniste est animée et obsédée par un souci exagéré de la perfection en toute chose. Elle apporte notamment un soin excessif dans la finition de son travail. Dans le cas extrême (le perfectionnisme pathologique), le perfectionniste considère toute imperfection comme quelque chose d’inacceptable.

Selon les chercheurs canadiens en psychologie, Paul Hewitt et Gordon Flett, il existe trois types de perfectionnisme :

– Le perfectionnisme orienté vers soi qui consiste à se demander la perfection à soi-même.

– Le perfectionnisme orienté vers les autres qui consiste à demander la perfection aux autres.

– Le perfectionnisme prescrit socialement qui consiste à croire que les autres attendent la perfection de soi et qu’on va être valorisé à la seule condition d’être parfait.

Tu l’auras bien compris, le perfectionnisme est une notion multidimensionnelle. Il est donc important de savoir quel type de perfectionnisme on manifeste le plus pour prendre les mesures adéquates pour s’en débarrasser. 

2 – Comment le perfectionnisme peut nuire à ta productivité ?

Le perfectionnisme peut affecter de différentes manières ta productivité. J’aimerais insister sur un point en particulier : la procrastination.

Le perfectionnisme fait partie de ce qu’on j’appelle le cercle vicieux des 3P : Perfectionnisme, Paralysie, Procrastination. Laisse-moi t’expliquer.

Une attitude perfectionniste est souvent caractérisée par une faible productivité parce que les personnes concernées consacrent beaucoup de temps et d’énergie sur des petits détails sans grande importance ou sans grandes conséquences sur la globalité du projet sur lequel elles travaillent.

Lorsqu’une personne perfectionniste se focalise sur les résultats qu’elle ne trouve pas satisfaisants et qu’elle passe beaucoup de temps à les améliorer sans succès, elle finit par se décourager et éprouve une sensation de paralysie lorsqu’il faut de nouveau passer à l’action. Elle finit donc par remettre à demain ce qu’elle devait faire. Elle tombe ainsi dans la procrastination.

Tu l’auras ainsi bien compris, la procrastination dans ce cas est une conséquence du couple perfectionnisme/paralysie. Étant adepte du “tout” ou “rien”, la personne perfectionniste est paralysée et ne va jusqu’au bout de ses efforts, n’étant pas satisfaite de la qualité de ses résultats et croyant profondément qu’un résultat est soit parfait, soit inutile.

 

 

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3 – Comment t’en sortir si tu es un perfectionniste ? 

Voici 3 astuces qui peuvent t’aider à être moins perfectionniste :

– Prendre conscience de ta tendance perfectionniste

Le perfectionnisme se développe habituellement dans l’enfance et peut être un mode de fonctionnement qui dure toute la vie. Souvent, ce trait de personnalité vient du fait d’avoir eu un parent perfectionniste avec des attentes élevées pour soi-même et pour les autres. Chez une même personne, une combinaison des trois formes évoquées plus haut, peut être présente.

– Accepter ton imperfection : c’est naturel et ce n’est pas une fatalité

Par nature, en tant qu’êtres humains nous sommes des personnes imparfaites. Mais nous avons du mal à accepter notre imperfection parce que nous associons trop souvent notre valeur à nos réalisations.

Nous ne devons pas rechercher la perfection mais plutôt l’excellence c’est-à-dire faire de son mieux tout en acceptant la possibilité qu’il y ait des imprévus, des erreurs et des échecs. En ayant cette perspective, il est possible de regarder l’échec comme un trampoline sur lequel on peut rebondir à chaque fois que l’on tombe.

– Mettre de l’eau dans ton vin : revoir certaines de tes exigences à la baisse

Les personnes perfectionnistes ont en général des exigences disproportionnées, ce qui crée souvent du stress et de la pression.

Avant de revoir tes exigences à la baisse, il est important de commencer par les identifier (et de se rappeler de leurs origines qui viennent peut-être de l’enfance ou de l’environnement professionnel). Une fois que c’est fait, il faut ensuite revoir chaque exigence à la baisse en définissant un niveau “acceptable” pour toi. Par exemple accepter que si le travail est bien fait à 80 %, c’est satisfaisant alors que hier il fallait absolument que ce soit à 100 %.

Comme le dit le dicton populaire, “la perfection n’est pas de ce monde”. Pour se libérer du perfectionnisme qui gâche souvent notre quotidien, il faut apprendre à se focaliser sur ce qui est important pour nous et accepter de lâcher prise. N’est-ce pas plus intéressant d’avoir plus de temps pour faire d’autres choses comme se détendre, que de passer en revue le même dossier 10 fois dans l’espoir d’avoir un résultat parfait (qui ne sera jamais atteint) ?

Conclusion

Le perfectionnisme, bien qu’il puisse être perçu comme une quête d’excellence, peut devenir un fardeau induisant la procrastination. Comprendre les différents types de perfectionnisme et adopter des stratégies pratiques, telles que la prise de conscience, l’acceptation de l’imperfection, et la révision réaliste des exigences, offre des moyens concrets pour surmonter ces défis.

Le cercle vicieux des 3P, liant Perfectionnisme, Paralysie, et Procrastination, peut être rompu en reconnaissant ces schémas et en adoptant une perspective axée sur l’excellence plutôt que sur la perfection. Libérer du poids du perfectionnisme nécessite également l’acceptation de son imperfection naturelle et la réévaluation des attentes. L’équilibre entre le bien-faire et l’acceptation de l’inévitable permet de libérer du temps pour des activités plus enrichissantes. En somme, la route vers la libération du perfectionnisme passe par la compréhension de soi, l’acceptation de l’imperfection, et la redéfinition réaliste des standards personnels.

 

Henri M. Missola

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